La blouse roumaine entre tradition et modernité

Depuis Henry Matisse a peint en 1940 la peinture “La Blouse Roumaine”, la blouse traditionnelle est devenu un symbole de la féminité universelle. Après de longues décennies dans lesquelles la blouse était une pièce de vêtement qui appartient exclusivement aux costumes traditionnels roumains, la blouse apparaît comme une forte tendance dans la mode. Au fil du temps, la blouse roumaine a conquis et a attire l’attention de grands noms de l’industrie de a mode. La chemise traditionnelle des paysannes roumaines a devenu la pièce de résistance des collections de grands créateurs.

La blouse roumaine est entréé en mode pendant la période entre les deux guerres, lorsque la reine Marie de Roumanie s’était laisséé photographiéé et filméé portant la blouse traditionnelle et resta ainsi dans la conscience bohème de l’Europe de cette époque. Pour les reunions officielles, la reine devait adapter la blouse aux tenues spéciales ou de fête. Portée par la reine en 1918, la blouse roumaine acquiert pourtant ses vraies lettres de noblesse internationale qu’en 1940 lorsqu’elle est peinte par Henri Matisse. Puis dans les années 70, elle séduit la mode par l’entremise d’Yves Saint Laurent qui la découvre dans l’œuvre de Matisse auquel il rend hommage en créant en 1981 la fameuse blouse roumaine du tableau. Depuis, son histoire défile sur les podiums des plus grands, Gaultier, Pucci, Tom Ford, Isabel Marant, déclinent les codes de cette blouse folklorique aux larges manches bouffantes, brodée de motifs géométriques ou inspirés de la nature.

La clé de voûte du costume populaire autochtone, la traditionnelle blouse roumaine, est devenue la source d'inspiration pour de grands créateurs de mode de taille mondiale et est arrivée dans les grands magasins des capitales du monde. Yves Saint Laurent a été le premier créateur qui a introduit la blouse roumaine dans la collection automne-hiver 1981, "La blouse roumaine ", suivi par Oscar de la Renta au début SWdes années 2000, Jean Paul Gaultier en 2006, Tom Ford en 2012, Isabel Marant en 2013, et bien d'autres. ; Des stars comme Gwyneth Paltrow, Katie Holmes, Kate Moss, Anne Hathaway, Kourtney Kardashian, Nicole Kidman, Kristen Dunst, Jennifer Garner, Emma Stone, Emma Watson, Rosie Huntington-Whiteley et Halle Berry ont été photographiés à plusieurs reprises portant la blouse roumaine traditionnelle.

Ce fou d'art moderne a osé reproduire ce vêtement peint par Matisse dans les années 40 en décelant toute l'allure hippie chic que cette tunique paysanne pouvait offrir à n'importe fille en quête d'un chic folk et décontracté. La blouse roumaine fut la star du défilé Saint Laurent 1981 et ne devait plus quitter la liste des classiques. Toutes les règles de composition de la blouse ont été suivies, sa structure n'a pas été modifiée. La conception de la blouse a fait des tournées dans le monde entier et reste une pièce emblématique de la marque Yves Saint-Laurent. Le concepteur a déclaré: « Une blouse roumaine n'appartiennent à aucune période historique. Tous les vêtements paysans sont transmis de siècle en siècle sans sortir de style. ». Didier Grumbach, doyen de l’ Institut de mode à Paris, a déclaré que Yves Saint Laurent a été inspiré par ce qu'il aimait le plus et les modèles portaient des jupes et des coiffures inspirées par celles portées par les femmes des villages roumains.

Un autre grand designer qui a trouvé inspiration dans la blouse roumaine est Oscar De La Renta. Il n’a pas résisté à des formes vaporeuses de la blouse et il l’a introduite dans sa collection de haute couture en 2000. Les créations inspirées aussi par les costumes folkloriques roumains d'Oscar de la Renta pour le printemps 2008 ont été également un grand succès. Il était une collection unique, inspirée des toiles des paysans, mais pleine de grâce de la royauté à la richesse des motifs, l'attention donne aux détails, aux matériaux naturels, aux points faits à la main du peuple roumain réinventé avec le génie d'un grand maître.

Les deux: la blouse et la jupe en laine, du costume des paysannes roumaines sont devenues sources d'inspiration pour Jean Paul Gaultier, l'enfant d'or de la mode. Il a rendu un hommage à la blouse traditionnelle roumaine dans ses présentations de mode de 2006. La douceur, l’harmonie et la couleur ont fait de cette partie de vêtement, un art. Le designer Emilio Pucci a évalué la blouse à sa juste valeur et les critiques mode applaudi sa collection en 2011.

La blouse d'inspiration roumaine a été trouvée dans la collection de printemps-été de Tom Ford en 2012. Il a avoué dans une entrevue publiée dans la revue “Vogue” qu’il a pris le motif de Yves Saint Laurent qui, à son tour, a été inspiré par une des toiles de Matisse. Une création de Tom Ford, inspirée par la blouse roumaine dans le région de Sibiu a apparu dans l'édition américaine du magazine « Vogue » en Mars 2012, portée par la célèbre chanteuse Adele sur la couverture. La célèbre maison de mode Dolce & Gabbana a présenté pendant la “Semaine de la Mode 2012/2013” des tenues qui ont leur origine dans des costumes traditionnels de mariage de Maramures, Oas et Bucovine. En outre, certaine de la réussite des motifs roumaines, Carolina Herrera a réinterprétée aussi les pieces de vetement populaire dans notre pays dans la collection de 2013. L'une des dernières collections du désigner qui a mis en avant la blouse était cela créé par Isabel Marant, pour la saison printemps / été 2013. Les blouses avec inserts précieux travailles consues en matériaux translucides étaient remarquables et leurs prix commencent à quelques centaines d'euros.

Le designer Philippe Guilet, qui a déjà travaillé avec Karl Lagerfeld, Thierry Mugler et Jean-Paul Gaultier a lancé avec une équipe de professionnels exclusivement roumaines le projet culturel 100% RO. "La Roumanie fait l'objet de beaucoup de sarcasmes or ce pays est tout le contraire de ce qu'on peut en dire", souligne le créateur qui vient d'y passer quatre ans. Ce créateur a lancé 100%.RO, projet destiné à réinterpréter le patrimoine roumain dans un nouveau langage culturel. La collection couture comprend 31 tenues inspirées par la tradition roumaine, l'expérience du concepteur en Roumanie et le spécifique roumain. La collection a été lancée au début de 2012 au Grand Palais à Paris. Ce projet "est une conjugaison entre la modernité et le travail ancestral", Philippe Guilet a souligné qu'existent encore en Roumanie des savoir-faire aujourd'hui disparus en France.

A partir d’ Adele sur la couverture de « Vogue » et jusqu'à des défilés de mode et des événements dans la capitale et à l'étranger, la blouse roumaine est présente partout, même dans les films. Dans l'univers cinématographique, cet élément de folklore a connu une vraie appréciation. Quelques exemples de films dans lesquels notre blouse traditionnelle a fait la une sont: « Van Helsing » (2004) réalisé par Stephen Sommers, « Deux Sœurs pour un Roi » (2003) réalisé par Justin Chadwick, la blouse est portée par le célèbre Scarlett Johansson qui joue le rôle de Mary. Aussi dans le film « Indiana Jones et les Aventuriers de l'Arche Perdue » (1981) réalisé par Steven Spielberg, l'actrice Karen Allen (Marion) porte une blouse roumaine. Les films roumains où les actrices portant la blouse traditionnelle sont : « Ciuleandra » [littéralement désigne le nom d'une danse populaire roumaine] (1985), « Michel le Brave» (1970), « Oncle Marin Billionaire » (1979), tous dirigés par le plus grand metteur en scène roumain, Sergiu Nicolaescu. En outre, la blouse est portée dans des films comme : « La Fille de la forêt » (1986) ou « La malédiction de la terre, la malédiction de l'amour » (1980).

Du petit écran, la blouse roumaine est arrivée au coeur de New York. Deux designers de l'Ukraine qui ont été inspirés par la peinture de Matisse ont créé une marque de chemisiers faits à la main qui ont conquis New York et le monde entier. Robert Mishchenko et Switlana Golovchenko sont les deux Ukrainiens vivant à New York qui ont créé à partir de zéro la marque MARCH11. Selon leur affirmation: « Dans un monde globalisé où tout devient uniforme, les motifs ethniques peuvent aider les femmes à sortir de l'anonymat. Ils sont tres flexibles en termes de en termes de visuel, et les couleurs et les modèles portent une énergie énorme. ». Le journal « The New York Times » mis sur la première page quelques pièces de vêtements de MARCH11 intitulé « La chemise traditionnelle et son attrait mondial » et ont franchi les frontières et sont devenues de symboles de la maîtrise manuelle. Au cours des derniers mois, presque tous les pictoriales de mode présentes dans les magazines célèbres avaient une pièce de vêtement de MARCH11 et quelques publications comme « Glamour” », l’ont choisi meme pour la photo de la couverture.

Bien que la blouse roumaine est célèbre et recherchée par l’authenticité et l’originalité, on commencé à circuler des faux chinois. Il y a beaucoup de foires et de boutiques qui commercialisent des blouses roumaines ’’Made in China’’ et qui sont dix fois moins chères. Cependant, les clients savent que le prix fait la différence entre la blouse roumaine originale et celle qui est contrefaite. La différence est observée depuis le premier lavage: la blouse roumaine contrafaite est d’unique usage. Les blouses apportées de Chine ne sont pas similaires à celles brodées à la main, faites par les femmes roumaines. La blouse roumaine authentique est très difficile à réaliser à cause de la brodérie, qui est faite manuellement et c’est un produit artisanal.

Outre les concepteurs, les magazines et les maisons de mode qui promouvent la blouse roumaine, aussi une femme roumaine de la DIASPORA joue un rôle important dans sa promotion. Daniela Ionescu a conquis les Américains avec le port traditionnel roumain. Elle est partie à cause de la situation financière en Roumanie, dans les années ’90. Arivée en SUA, elle a décidé de retourner à l’école pour poursuivre son rêve: une maîtrise en Histoire de l’Art. Ainsi, Daniela a découvert la vraie passion: la conservation et la promotion de l’identité roumaine. Grâce aux études approfondies, elle a connu les valences de l’œuvre de Constantin Brâncuşi, de l’art ancien et les peintures de Matisse, le François qui a immortalisé la blouse roumaine dans le tableau ’’La blouse roumaine’’ en 1940 et qui est exposé au Musée National d’Art Moderne à Paris. Aujourd’hui, Daniela est l’un des piliers de ce mouvement de renaissance nationale sur le continent américain. Elle fouille dans les caisses apportées de Roumanie depuis plusieurs générations et, avec le prix de ses économies, elle parvient à prendre possession des pièces de collection. Si pour certains, c’est une honte d’admettre qu’ils sont roumains, pour Daniela et sa famille, c’est une fierté. Ainsi, on a organisé le premier festival européen ’’Heritage Festival’’, qui a eu lieu à la fin du mois de mai 2016, à Los Angeles. Logé par le Centre Culturel de l’Ukraine, l’événement ethnique a réuni des pays comme l’Irlande, l’Ecosse, la Bulgarie, la Bosnie-Herzégovine, l’Estonie, la Léttonie, la Croatie, la Macédoine, la Hongrie, l’Ukraine, la Pologne et la Roumanie.

L’événement dédié à la blouse roumaine est arrivé aussi à Bruxelles. L’idée est venue d’une personne qui a débuté sur Facebook, sur la page ’’La blouse roumaine’’. Même si certaines organisations, comme DIASPORA PROGRESSIVE, RoArt et la Maison de la Couture Arthis, ils ont travaillé plus à la traduction de l’initiative en pratique, à l’organisation elle-même et à la présence effective sur le terrain, le succès des événements est dû exclusivement aux Roumaines patriotes qui y font participé avec joie. Cet événement a été comme un défilé, ainsi, ceux qui se sont habillés en blouses roumaines, se comportaient comme un groupe de touristes, ce qui n’a pas besoin d’autorisation. L’événement s’est élargi à Barcelone et à Turin. Les organisateurs ont décidé de choisir deux dates pour la séance photo: le 15 et le 24 juin, pour offrir à chacun la possibilité de participer.

La Roumanie et la Moldavie envisagent de déposer un nouveau dossier commun à l’UNESCO afin d’introduire la blouse roumaine dans la liste du patrimoine mondiale immatériel.

Par suite de visite à L’Auberge Princier-Suceava, nous avons appris que L’Institut d’Ethnographie et de Folklore a ramassé dans un atlas des miliers de modèles. Les experts ont recueilli des miliers de chemises traditionnelles dans plus de 800 villages.

Elles font partie du dossier que les autorités préparent pour convaincre les responsables de l’UNESCO d’introduire la blouse roumaine dans le patrimoine mondial.

Étant donné que la blouse roumaine est très importante pour la Roumanie le 24 Juin a été accidentelle, parce que la nuit du 23 et du 24 Juin, c’est la nuit de Sânziene, souvent représentée dans l’imaginaire roumain par de belles jeunes femmes échevelées, portant des blouses roumaines. Dorénavant, c’est le devoir des parlementaires de prendre toutes les mesures nécessaires pour réliser cette démarche de valorisation de la blouse roumaine.

En ce qui concerne la région de Suceava, l’une de chanteuses les plus respectées de musique folklorique, Sofia Vicoveanca, a un musée unique, dans son village natal Vicovu de Jos. La chanteuse a ramassé dans sa longue carrière, de nombreux articles vestimentaires de différentes zones ethnographiques du Bucovine, plusieurs étant anciennes qu’elle a conservés pour les personnes intéressées des traditions et du folklore, mais aussi des vêtements de nos ancêtres. La musée présente environ 80 de jupes traditioneles, de mouchoirs, de chaussures traditionnelles, mais aussi des blouses roumaines avec qui Sofia Vicoveanca est apparue au Parlament Européen à Bruxelles.

La Bucovine est la rrégion où le port populaire est considéré sacré, les artistes, les habitants, les portant avec dignité et fierté. Soigne au plus petit détail de contrefaçon de cette période de sécularisation, les habitants de cette merveilleuse région du Nord se sont identifiés avec la pureté el l’authenticité de la vie folklorique, préservé religieusement.

Dictionnaire: La blouse roumaine entre tradition et modernité

I. Dictionnaire français-français

1. appliqué- coudre ou broder un matériau sur un autre;
2. collection (de mode)- ensamble d’ouvrages ayant un thème commun, une présentation similaire ; ensemble de vêtements représentant l’état de la mode ;
3. conservation- préservation; souvegarde; stérilisation; appertisation; rémanence ;saumurage;
4. défilé de mode- spectacle vivant qui consiste à présenter un par un devant un public statique les vêtements ou accesoires de mode qu’un styliste a créés et qui sont portés par des mannequins;
5. le designer- créateur spécialisé dans le design;
6. diaphane- qui laisse passer la lumière sans être totalement transparent ;
7. la haut couture- secteur professionnel dans lequel exercent les créateurs de vêtements de luxe;
8. hippie- adepte d’une morale fondée sur la non-violence et l’hostilité à la societé industrielle et d’un mode de vie prônant la liberté dans tous les domaines ;
9. motifs ethniques- motifs traditionnels ; la représentation d’un artisanat traditionnel inhérent à chaque ethnie;
10. le mouchoir- utilisé par les femmes pour couvrir leur tête;
11. passé de mode- vieile, qui n’est pas au goût du jour; démodé;
12. prèt-à-porter- vêtements qui sont produits dans des usines dans des tailles standard ;
13. pièce de mode iconique- une pièce emblématique d’un couturier très talente qui a changé la face de la mode à ce temps et qui reste jusqu’à présent reconnu et apprécié ;
14. pièce de résistance- un element remarquable, marquant qui définit une collection de mode ;
15. le port populaire- l’habitat populaire ; vêtement populaire;
16. silhouette-les grandes lignes d’un vêtement ;
17. style-ensemble des caractéristiques, resultant de l’application d’un certain système technique et esthétique, propres aux œuvres d’une époque ;
18. tendance- phénomène observé sur un groupe particulier; un mouvement, une évolution; c’est un cycle durant lequel on observe un engouvement collectiv suivi d’un rapide désamour;
19. la tenue- ensemble de vêtements propres à une profession à une activité, à une circonstance ; tenue officielle, robe pleine;
20. trompe l’œil- pouvoir de tromper l’œil ; une illusion optique ou irréel;

II. Dictionnaire roumain- français

1. altiţă- la partie de broderie qui couvre l’épaule;
2. bundiţă- la pelisse courte en peau de mouton, sans manches, souvent ornementé, fini à l’avant ou sur l’épaule;
3. catrinţă- objet de vêtements dans le port populaire de les femmes roumaines qui sert de jupe ou tablier; jupe traditionnelle
4. nojiţe- courroie ou lacet avec qui on lie de pied les chaussures traditionnelles ;
5. opinci- les chaussures paysan fabriqué à partir d’un morceau rectangulaire de cuir ou de caoutchouc;
6. pajă- pièce de matériel sous le bras qui offre un confort pendant le mouvement;
7. stan- l’endroit el le dos de la blouse roumaine;
8. vaporos- vaporeux;
9. volan- volant, garniture en dentelle, etoffe;
10. volănaş- petit volant;